Le législateur belge a adopté, il y a plus d’une dizaine d’années déjà, une loi relative à la médiation, conscient que le processus judiciaire traditionnel entraîne souvent des coûts importants, des délais considérables et un traitement inapproprié, laissant les parties frustrées et insatisfaites de l’issue finale de leur litige, même lorsque celle-ci est concrétisée par une décision judiciaire.
La médiation, tout comme le droit collaboratif, s’intègre dans ce qu’il est communément admis d’appeler les « modes alternatifs de règlement des litiges ».
Fort du succès de ceux-ci, notre Gouvernement, sous l’impulsion du Ministre de la Justice actuel, vient de légiférer afin d’encore favoriser et amplifier le recours à ces modes alternatifs de règlement des litiges, fondamentalement plus respectueux de la dimension humaine des parties à un différent, de quelque nature qu’il soit.
Cet enthousiasme correspond à un réel besoin de société, axé sur la collaboration des parties à la solution de leur litige et l’évitement, tant que faire se peut, du recours au judiciaire même si le procès demeure parfois le passage obligé pour mener à la pacification.
La médiation est, ainsi, un processus amiable de résolution de conflits qui engage les parties dans une voie constructive et positive et les soutient dans l’élaboration, en toute connaissance de cause, de décisions et de solutions équitables respectant les intérêts et besoins de chacune d’elles.
Le processus de médiation est pertinent dans tous les domaines, chaque fois que les parties acceptent d’y recourir de bonne foi.
Il est particulièrement adapté au traitement des conflits relationnels (séparation, divorce, famille, propriété, voisinage, travailleurs-employeurs, commerce, société, institution, construction, droit d’auteurs, etc, …).
Le médiateur ne prend pas parti et n’est pas là pour arbitrer le conflit : spécialement formé à cette fin, il analyse les demandes, accueille chacun dans sa diversité et sa complexité, favorise la mise en relation, l’investissement et la créativité dans la recherche commune d’un accord durable.
La médiation offre de la sorte aux parties, dans un cadre serein et rassurant, la possibilité inégalée d’être entendues - au plus proche d’elles-mêmes, de leur ressenti et de leurs émotions – et leur procure aussi la faculté hors pair de se réapproprier le pouvoir des décisions les concernant.
A l’aléatoire d’une procédure judiciaire, par essence frustrante, souvent anxiogène, longue et onéreuse, la médiation, en tant qu’elle vise à retrouver la communication perdue entre parties, apparaît comme la plus encline à dégager des solutions créatives et équitables satisfaisant de façon durable les intérêts et besoins de nos clients.
La médiation, en tant qu’elle replace le litige dans sa dimension humaine, singulière et individuelle, offre aux justiciables le « sur mesure » là où le contentieux ne peut, avec son choix limité de tailles et de modèles, que proposer du « prêt à porter ».